Guesnain

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jeudi 25 février 2021

Germinal Martel, un jeune instituteur, (fils cadet du député Henri Martel) fusillé pour faits de résistance le 28 mai 1943 à Biard (Vienne) après avoir été condamné à mort par contumace par la Cour d'appel de Douai, section spéciale le 8 octobre 1942

 



MARTEL Germinal, Adolphe, Gaston

Né le 20 novembre 1921 à Waziers (Nord), fusillé le 28 mai 1943 à Biard (Vienne) ; instituteur ; militant des Jeunesses communistes ; dirigeant de l’Organisation spéciale (OS) de combat, résistant FTPF.



Germinal Martel

Germinal Martel était le second fils d’Élise Woulzez et d’Henri Martel, mineur, élu en 1936 député du Douaisis et conseiller de la République après la guerre. Comme son frère aîné, Aimable Martel, Germinal Martel adhéra aux Jeunesses communistes dès l’entre-deux-guerres ; il fut élève à l’École normale de Douai de 1936 à 1939 et nommé instituteur à Auby à la rentrée de 1939. Mais il fut révoqué aussitôt.Il était décrit par la police comme un jeune homme mince, d’un mètre 70.

Après de nombreuses difficultés, aucun employeur ne voulant de lui, Germinal Martel parvint à trouver un emploi de livreur à Sin-le-Noble : sur un triporteur, il allait porter le pain à domicile pour un boulanger moins soumis aux pressions de l’époque.

Dès la fin juin 1940, il joua un rôle essentiel dans la reconstitution du Parti communiste avec Martha Desrumeaux et participa aux premières réunions dans ce sens. Le 17 juillet 1940, il participa avec Martha DesrumeauxJoseph HentgèsHenri FiévezJulien Hapiot du Pas-de-Calais, Louis Moison d’Archel, Émile Pattiniez et Siméon Leroy à une réunion tenue chez Jean Courtecuisse, cultivateur à Templeuve. Dans la seconde quinzaine de juillet 1940, il fit partie du collectif de direction du Parti communiste du Douaisis avec Jules Domisse d’Aniche, Louis Chantreau d’Aniche, Léon Demoutiez de Fenain, Jules Bridoux de Fenain et Emmanuel Charlet de Sin-le-Noble. Il mit Eusebio Ferrari en relation avec Félicien Joly et René Denys. À l’automne 1940, la Jeunesse communiste reprit son autonomie ; il en assura la direction pour le Nord avec René Denys de Lille, Félicien Joly d’Escaudain et Eusebio Ferrari de Fenain. Julien Hapiot prit la direction pour le Pas-de-Calais. En août 1940, Germinal Martel rencontra Madeleine Vincent alias « Mariette », puis « Clair de lune », responsable de l’interrégion Nord-Pas-de-Calais de la Jeunesse communiste. Il la remplaça à ce poste le 9 janvier 1942 quand elle fut arrêtée en gare de Douai. Il garda cette responsabilité jusqu’à son remplacement par Jean Bracq de Caudry, lui-même fusillé au Vert-Galant le 1er juillet 1942.

En juillet 1941, il fut chargé de créer l’Organisation spéciale de combat (OSC) dans le Nord. L’OS était issue des groupes de protection du Parti communiste. En avril-mai 1942, elle devint les FTPF. Georges Capelle de Roost-Warendin fut chargé de l’OS du Pas-de-Calais. Germinal Martel avait pris une part importante dans la préparation des grèves de mineurs du début 1941, puis de mai 1941. Le 24 août 1941, il participa au sabotage de l’écluse de Warlaing sur la Scarpe avec Eusebio FerrariAndré BridouxFrançois Sans, Sylvano Lunazzi et Roger Dewambrechies. En janvier 1942, Germinal Martel quitta le Nord avec Jules Bridoux ; le premier devint responsable des FTPF à l’échelon national à Paris en 1943 tandis que le second était affecté à l’inter-région de Normandie. Il fut condamné à mort par contumace par la Section spéciale de Douai.

Germinal Martel fut ensuite nommé responsable des FTPF dans la région de Poitiers. Il avait comme pseudonyme Le Rouquin. . Arrêté le 15 février 1943 à Châtellerault par la Deuxième brigade régionale de Police de sûreté, inculpé "d’activité terroriste", il fut condamné à mort le 25 mai 1943 par le tribunal militaire allemand de Poitiers (FK 677) et fusillé au camp de Biard le 28 mai 1943.

Il fut homologué, à titre posthume, sous-lieutenant FFI.


D'après le dictionnaire Maitron

SOURCES : DAVCC, Caen. – Arch. Musée de la Résistance à Denain (Nord). – Arch. Dép. Nord, 1874 W 145 (notes et clichés de Francis Calvet de la BiMOI). — Note Jean-Pierre Besse. – État civil.



Nous reproduisons ci-dessous la condamnation à mort par contumace prononcée par la Cour d'Appel de Douai dans sa séance du 8 octobre 1942 et reproduite dans le Réveil du Nord du 22 octobre 1942


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COUR D'APPEL DE DOUAI 
SECTION SPÉCIALE créée en exécution de la loi du 14 août 1941. AUDIENCE DU HUIT OCTOBRE 1942.. 

Sur les poursuites intentées contre les nommés : 

1° BRIDOUX Jules, fils de Jean-Baptiste. et de Couvert Berthe, âgée de 21 ans, né le 25 mars, 1920 à Fenain (arr. de Douai), ayant demeuré à Fenain, rue Désaudrouin 16.

-2° LUNAZZI Bénéficia - Sylvane, fils de Jean et de Angélique BELLINA. né le 22 mars 1906, à Barazetto Italie), ébéniste, demeurant à Marchiennes. Grand’Place. 

-3° MARTEL Germinal-Adolphe, fils de Henri et de WOULZER Elisa, âgé de 20 ans, né le 20 novembre 1921, à Waziers Nord), sans profession. ayant demeuré à Sin-le Noble. 164. rue Voltaire. PRÉVENUS tous trois d'infractions au décret-loi du 26 septembre 1939. délit commis dans l'arrondissement judiciaire de Douai, en août 1941 - ARRÊT : LA COUR : 

VU l'ordonnance de Monsieur le Président de la SECTION SPÉCIALE de la Cour d'Appel de Douai. en date du 18 Juin 1942 - VU la notification de cette ordonnance faite. conformément à la loi par exploit de M CHAVATTE Huissier à Douai, en date des 22 et 23 Juin 1942, au dernier domicile connu de chaque inculpé.- VU le procès-verbal. en date des 24 juin, 25 juin 1942 et 28 juin 1942, dressé par les Brigades de Gendarmerie de SOMAIN, SIN-LE-NOBLE et MARCHIENNES, attestant avoir procédé à l'apposition d'un exemplaire du placard contenant copie de l'Ordonnance sus-énoncée, au dernier domicile connu de chaque inculpé. - VU l'insertion dans le numéro du GRAND ECHO DU NORD du 11 Juillet 1942 ; du RÉVEIL DU NORD, du 29 juin 1942 et du JOURNAL DE ROUBAIX du 25 juin 1942. Les actes ci-dessus ayant pour objet la représentation dans le délai de 10 jours, conformément à l'article 5 du décret du 14 août 1941 des inculpés BRIDOUX LUNAZZI et MARTEL 

A l'appel de la cause, les accusés ne s'étant pas présentés, la Cour, constatant que l'accomplissement de la dernière en date des formalités de la publication de l'Ordonnance sus-énoncée. est du 11 juillet 1942. déclare la procédure régulière, et ordonne qui! soit donné lecture des procès-verbaux d'information et autres pièces de la procédure.

OUI le Ministère Public, en son réquisitoire ! 

LA COUR : Attendu que BRIDOUX Jules LUNAZZI Beneficio et MARTEL Germinal, sont tous trois prévenus de s'être en août 1941, dans l'arrondissement de Douai, sur le TERRITOIRE NATIONAL 

1) Affiliés tous trois à une association et d'avoir participé à une entente établie dans le but de préparer ou de commettre des crimes contre les personnes ou la propriété ; 

2) D'avoir dans les mêmes circonstances de temps et de lieu, exercé une activité ayant directement ou indirectement pour objet de propager les mots d'ordre émanant ou relevant de la III° INTERNATIONALE ou des organismes sy rattachant 

Et en outre : BRIDOUX Jules et LUNAZZI Beneficio. d'avoir dans les mêmes circonstances de temps et de lieu et dans un but d'activité communiste ou anarchiste : 3) Sciemment recelé une certaine quantité de dynamite soustraite frauduleusement au préjudice d'autrui ; 

4) Déposé un engin explosif sur une voie publique ou privée, dans une intention criminelle -

VU les pièces du dossier. Faisant application des articles 1. 2. 3. décret-loi du 26 septembre 1939 : 1. 2. 5. 6. 7. 8.9. 10. loi du 14 août 1941 modifié par la loi du 25 août 1941 : 265,266, 460, 401. 435. parag. 2 du Code Pénal : Loi du 19 juin 1871 modifiée par la loi du 18 décembre 1893. 194 du Code d'Instruction Criminelle. Déclare BRIDOUX Jules ; LUNAZZI Beneficio ; MARTEL Germinal ATTEINTS et CONVAINCUS des faits qui leur sont reprochés. En conséquence, les condamne tous trois à LA PEINE DE MORT. Et vu l'article 26 du Code Pénal, dit que l'exécution se fera dans l'enceinte de la Maison d'Arrêt de Douai. Ordonne que le présent arrêt sera à la diligence de Monsieur le PROCUREUR GENERAL. imprimé, publié et affiché partout où besoin sera, conformément à la loi.-- VU : Le Procureur général (signé). ILLISIBLE.- Pour Copie conforme. Pour le Greffier en Chef : FOSTIER Maurice.





samedi 19 décembre 2020

UNE BANDE CONDAMNÉE A TOURNAI

UNE BANDE CONDAMNÉE A TOURNAI


Son chef, « le baron » Longeon, de Guesnain, écope 20 ans de bagne 

Siégeant en conseil de guerre, le Tribunal Correctionnel de Tournai vient de rendre son Jugement dans plusieurs affaires d'attaques à main armée, commises en bande et la nuit, par 14 Individus qu’avait rassemblés le nommé Alexandre Longeon, de Guesnain (France), qui se faisait passer pour un authentique baron. Longeon et ses complices commirent sept importants méfaits dans le Tournaisis et la région frontière. 

Le Tribunal a prononcé des peines de travaux forcés à charge des principaux coupables, soit 20 ans pour Longeon.

Les crimes des bandits


Les crimes des bandits


DOUAI. — A Guesnain, Robert Boulanger, garde des mines, récemment rentré de captivité, père de 4 enfants, a été tué à coups de mitraillette. Un de ses collègues, M. Henri Ducatilion, a été blessé. — (Paris-soir.)

ENERGIQUE ATTITUDE D'UN CULTIVATEUR À GUESNAIN EN 1943


ENERGIQUE ATTITUDE D'UN CULTIVATEUR

Douai, 12 novembre. — Mercredi, à 19 heures, cinq individus masqués, dont deux armés, ayant pénétré dans la ferme de M. Mortreux. agriculteur et conseiller municipal de Guesnain, intimèrent aux personnes présentes l'ordre de s'asseoir. Mais M. Mortreux. se saisissant d'un hachoir, le lança dans la direction des malandrins ; puis il s'empara d'une fourche pour les tenir en respect. Devant cette attitude résolue, quatre des agresseurs prirent la fuite. Le cinquième, qui tenait un pistolet à la main, discuta encore pendant quelques instants, puis il déguerpit à son tour, en tirant des coups de feu en l'air pour couvrir sa retraite.

Quatre hommes armés à la fosse Saint-René à Guesnain

QUATRE HOMMES ARMÉS ONT OPÉRÉ A LA FOSSE SAINT-RENÉ DES MINES D'ANICHE À GUESNAIN 

Au cours de la nuit de samedi à dimanche, vers 1 heure, quatre hommes armés ont réussi à s'introduire dans les installations de la fosse Saint-René de la Compagnie des Mines d'Aniche à Guesnain
Sous la menace de leurs armes, ils immobilisèrent deux ouvriers de garde.
Ils prirent la direction de la salle des machines, mais ils se brisèrent les ongles devant la porte d'entrée qui resta obstinément close et ils durent renoncer au projet qui les avait conduits vers cet atelier. 
Ils gagnèrent ensuite la cage de descente dans laquelle ils poussèrent quinze berlines vides. Celles-ci tombèrent à plus de 400 mètres de profondeur. L'une d'elles accrocha un câble conducteur de courant électrique. ce qui provoqua l'extinction des lumières.
Croyant qu'il s'agissait d'un signal d'alarme, ils prirent la fuite.






 


ÉVASION DE LA PRISON DE CUINCY DONT OSCAR DESMARETZ DE GUESNAIN



Six détenus se sont évadés de la maison d’arrêt de Cuincy-lez-Douai 

Un assassin de Croix est en fuite 

Mardi matin, à la première heure, six détenus ont réussi à s’évader de la maison d'arrêt de Cuincy-lez-Douai C'est vere 5 h. que leur fuite fut constatée par les surveillants de ronde Ceux-ci remarquèrent qu’une cellule avait été forcée. 

 Cette cellule n'était point vide pourtant. Un détenu y demeurait, n'ayant nulle envie de prendre le large et ayant laissé partir ses camarades vers la liberté. Ce détenu exposa que les six individus qui lui tenaient compagnie, avaient passé la nuit à confectionner une corde avec les toiles de leur paillasse. Ce travail achevé. Ils pratiquèrent l'ouverture leur permettant de quitter la cellule et ils partirent, en l'invitant à les suivre. Mais ce prisonnier, qui n’a pas besoin de barreaux, préféra rester tranquillement dans son coin, en attendant l’heure de rendre des comptes à la Justice. 

 Quant aux fuyards. Ils réussirent sans attirer l’attention, à gagner le haut mur d’enceinte. Ils lancèrent leur corde, qui n'avait pas moins de 11 m. 50, et qui était munie d’un crochet, au faîte du mur et ils purent ainsi escalader la clôture Tous les évadés étaient des détenus de droit commun.

UN CHAMPION

DE LA PROCÉDURE...

Le principal d'entre eux : Paul Lefebvre. 21 ans, de Croix allait prochainement comparaître devant la Cour d'Assises du Nord sous l’inculpation d'homicide volontaire avec préméditation et vol qualifié

Ce jeune chenapan, auteur. à Roubaix, du meurtre d'un Algérlen dont le cadavre fut tralné dans la mare du Pare Barbleux avalt déjà attiré l'attention sur Iut en utilisant un artifice de procédure pour retarder l’heure du chatiment. Le crime pour lequel il était poursuivi fut jugé en Juillet dernier. Les complices de Lefebvre furent condamnés à des peines de travaux forcés, mais Lefebvre ne comparut pas : il s'était tout simplement pourvu en cassation contre l'arrêt de la chambre des mises en accusation le renvoyant devant le Jury du Nord.

Ce procédurier voulait gagner du temple.Il a saisi l'occasion pour gagner le large

...ET SES COMPARSES

Parmi les autres fuyards: Julien Lefebvre. 26 ans. de Seclin et André Lemeingre, 34 ans, de Fives, devront prochainement être Jugés pour vols de bestiaux.

Le cas des trois autres était moins grave :  Edgard Claisse. 19 ans, d'Hellemmes, était inculpé de contrebande de tabac : Jules Ridèlle. d'Itr, de tentative d'extorsion de fond et Oscar Desmaretz, 20 ans.demeurant Nouve au Coron. allée B.à Guesnat de décertion en temps de guerre et de vol d'effets militaires.

Toutes les brigade régionales de gendarmerie et de police ont été alertées.